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OUVERTES À

LETTRES

Tant qu’y aura des poètes…

Lettre ouverte à Renaud Séchan

 

 

 

Renaud,

 

À m’asseoir à ma table cinq minutes avec toi, et laisser mon crayon te parler… Bon, ça y est, je l’ai commencée, ma lettre… J’aurais pu écrire « Cher Renaud… », mais on ne se connaît pas, enfin, toi, tu ne me connais pas… J’aurais pu aussi mettre « Bonjour », comme on met pour commencer un mail. D’ailleurs si l’on s’adresse à quelqu’un en disant « pardon, Monsieur, pourriez-vous… », comme on nous a appris, il nous répond d’un moralisateur « bonjour ». Mais bon, j’aurais trouvé ça par trop impersonnel, quand depuis toute petite je t’ai entendu chanter. Tu comprends, tu mets tellement de toi dans tes chansons que celui qui t’écoute a forcément l’impression que c’est pour lui que tu chantes. On a un peu l’impression de t’avoir comme ami, un ami qui vient vous faire la conversation en musique. Sur une musique toujours belle, sur une orchestration toujours soignée, et une mélodie qui reste dans la tête bien après la fin du morceau, comme un parfum qui plane dans l’air après le départ de celui qui le porte. Ou encore j’aurais pu écrire « Monsieur », rien que pour te faire enrager, et puis te vouvoyer, comme on fait normalement quand on écrit aux gens qu’on n’a jamais rencontrés, mais vraiment, aujourd’hui comme hier, tu n’a pas vraiment la gueule d’un monsieur, et encore moins la chetron adéquate pour être vouvoyé. Alors, au nom des Editions Hypallage, je vais continuer dans la même veine.

 

Tu sais, faut quand même que je te dise, pour que tu saches tout de suite si tu veux continuer à me lire, que chez moi, on était abonné au Figaro. Même que ça faisait enrager mon pote Christophe, qui était monté de Montpellier à la capitale pour faire ses études, la boucle à l’oreille et le bandana au cou. C’était jouissif de contempler sa grimace fixant le quotidien abandonné sur la table basse du salon des parents. Il m’appelait « petite bourgeoise », parce qu’au restau je me laissais desservir au lieu de tendre mon assiette. Quand je voyais dans la rue le symbole anarchiste dessiné sur le givre d’un pare-brise, je lui disais : « Tu vois, t’es pas tout seul, y en a un autre ! » C’est vrai, j’oubliais qu’il y avait aussi toi.

 

Bon, rapport à mon enfance et mon adolescence, y a quelques petites choses qui ont changé. Par exemple, déjà que perso je lisais pas trop les journaux, mais les découpais plutôt pour faire des « collages artistiques », j’ai complètement divorcé du Figaro quand ils ont commencé à carburer à la Sarkozy-dose. Et mon mec, çui que j’suis avec, mon mari, çui que j’suis sa meuf, né sur les barricades le 25 mai 68, je suis allé le chercher dans le 9.3, où il blêmissait dans son H. L. M.

 

Tu vois, je te raconte ma vie, et tu vas croire que c’est pour ça que je t’écris. Mais quoi, tu l’as aussi écrite, ma vie, tu l’as chantée, aussi, comme celle de tous les ados qui ont grandi, qui ne sont plus vraiment jeunes, pas vraiment vieux encore, et qui achètent aujourd’hui ton tout nouveau CD. Parce que tes chansons, elles parlent de tous et de chacun, elles parlent à tous les jeunes de la terre, et pas qu’aux lycéens venus en 1986 te contempler à ton zénith. À l’époque où la musique existait encore. Bref, passons, tu vas me prendre pour une vieille nostalgique. Je vais plutôt te faire rire : je me rappelle qu’à l’époque je te trouvais quand même un peu convenu, parce qu’avec ton foulard et ton blouson, tu ressemblais à mes camarades de lycée : même look, même coiffure, même blouson, il ne te manquait que le cartable US. J’avais pas pigé que c’étaient eux qui cherchaient à t’imiter, et pas le contraire !

 

Mistral gagnant. Chaque fois que je l’entends, je pleure. Je ne sais pas pourquoi. Déjà ça m’apporte une bouffée d’air. Ça me rappelle mon enfance à Marseille. Les bonbecs fabuleux, achetés pour un franc le sachet en papier bien plein. Quand la chanson est sortie, nous habitions déjà la grisaille de la banlieue parisienne… Bon, OK, le 9.2. Mais quand même, là-bas, dans les brumes du Nord, le soleil, c’est pas le même et on le voit moins, ou entre les gouttes. Alors quand j’ai entendu la première fois cette chanson sur les ondes, c’était un peu Marseille qui venait à moi, même si le Mistral, ça ne réchauffe pas toujours… Mais ce mot, pour moi, c’était tout, les calanques, le poète, le Midi, Mireille, le soleil, la mer…

 

À ce propos, tu touches plus à Cabrel et à son accent chantant, hein ? Bon, à l’époque j’aimais bien écouter ses chansons quand il en sortait une (il a un rythme productif digne du midi de la France), son accent m’enchantait, mais pour moi, les larmes du plancher, le fond de l’espace, et tout ça, c’était quand même de la poésie hermétique, genre Mallarmé : faut écouter, mais pas chercher à comprendre. Maintenant que j’ai un peu grandi, je comprends un peu mieux quand même et j’aime toujours autant.

 

Mon enfance à Marseille, je disais. À l’époque, quand on y habitait encore, j’entendais sur les ondes « Casse-toi tu pues et marche à l’ombre », avec un accent bizarre que j’avais jamais entendu. Normal, le parler parigot, c’était à mille kilomètres, on connaissait pas trop. En plus tu disais des gros mots et moi on me reprenait quand j’en disais. Ça me posait quand même un cas de conscience, car j’étais une petite fille qui ne demandait pas mieux que d’obéir… tant qu’on ne me contrariait pas. Mais je me la répétais en boucle dans la tête, à l’école où de toute manière j’ouvrais pas la bouche, mais où j’aurais bien aimé répondre ça à mes camarades. Et je la chantais aussi à la maison quand je me bagarrais avec mes frères. Cinq à la fois, ça prend la tête, alors c’est mieux d’avoir les mots pour trouver quoi leur répondre. Il y avait aussi un problème de grammaire. Je commençais à maîtriser la conjugaison, et toi tu chantais « Je repartira », « Je m’en allerai ». Toujours la gamine appliquée que ça chiffonnait quand elle aimait bien sa maîtresse (mais qui faisait de grosses taches d’encre quand la maîtresse ne lui convenait pas). En même temps, « Dès que le vent soufflera », ça me parlait et tournait dans ma tête, car je rêvais de faire le tour du monde, et aussi de fonder une famille. Problème, car je me disais que jamais un mari ne voudrait me suivre dans le tour du monde à la voile que je projetais de faire avec mes nombreux enfants. Bon, finalement, les enfants, je n’en ai eu qu’une, et je n’ai pas pris la mer, mais je me console en pensant que toi t’as essayé, mais tu n’as tenu que trois jours… Na.

 

Marseille, j’y ai nourri également mes premières réflexions politiques. Par exemple, je me demandais pourquoi il fallait préparer un spectacle à l’école pour Monsieur le Dé-futé qui nous faisait l’honneur de venir nous voir. Il s’appelait Gaudin et je croyais que c’était un marchand de grolles, comme celles qu’on voyait sur les affiches à tous les coins de rue. Y avait aussi un certain Gaston Deferre dont j’entendais parler. Je connaissais Gaston Lagaffe et ses espadrilles, je connaissais le Gaston du téléphon, mais le Gaston de Fer, je me demandais si ça pouvait avoir un rapport avec l’homme au masque de fer qui hante les îles de Lérins voisines. Bon, finalement, le Gaston, il a rouillé, de rouille naturelle, et pas à cause des embruns du port.

 

Mistral gagnant… Cette chanson, bien plus tard, elle m’est revenue en pleine figure pendant les dix années bénies que j’ai passées, déjà adulte, au soleil. Nous nichions un temps dans les ruelles de la vieille ville, et notre voisin la passait tous les matins avant d’aller travailler. Les notes m’en parvenaient par la fenêtre ouverte, annoncées par la si belle introduction au piano. Je vivais de nouveau dans le Sud, un peu plus à l’Est, quasiment en Italie, mais c’était encore une bouffée de mistral qui me parvenait…

 

Voilà, tu connais un petit bout de ma vie, une vie parmi beaucoup d’autres qui ont été bercées par tes chansons. Tes chansons, tu vois, c’est une page de cinquante ans d’histoire de France, pas celle qu’on apprend dans les manuels, celle qui a été vécue par tous et par chacun. Parce que toi, cette histoire, tu l’as vécue à fond, de l’intérieur, ému au fond des tripes par le moindre remous, et tu l’as donnée à voir et à vivre avec ta gouaille de Parigot.

 

Bon, je ne t’ai pas toujours suivi. Parce que le chanteur énervant qui soutient l’emmerdant et son caviar, pour moi ça le faisait pas, mais après tout, me disais-je, pourquoi pas, après tout ce n’est que de la politique. Ces gens qui, à l’âge où les autres prennent leur retraite, pensent marquer l’histoire de leur pays et qui resteront des grains de sable au regard de l’Histoire. Alors celui-là ou un autre. C’est pas eux qui construiront l’avenir du pays, c’est nous. Tu vois, j’avais quand même quelques idées, oh ! Bon, j’avoue, quand tu es parti à Moscou, je me suis dit : « Oh, mais quel con ! » Parce que tu comprends, quand on a grandi en dictature communiste (ça c’était avant Marseille), et qu’on a vu et senti ça de l’intérieur, on a du mal à comprendre les communistes français qui y croient encore. Mais bon, désillusion, ça rime aussi avec Aragon, et toi comme lui n’y avez pas coupé.

 

L’histoire, tu t’es embarqué avec, tu as bourlingué dessus, et après avoir bien titubé sur les vagues, aujourd’hui tu es là, toujours debout, sur le pont, « Ton navire glissant sur les gouffres amers ». Et moi, je te salue, et je te dis merci. Et oui, voilà où je voulais en venir. Merci, Capitaine, d’être là et de résister. Et si le couillon qui voudra t’enterrer n’est pas né, ou mal barré, toi tu es toujours à la barre. Toujours aussi barré et c’est comme ça qu’on t’aime. Et si tu es vraiment notre pote, reste, et continue à chanter. Continue à poser sur le monde ton regard de Petit Prince étonné qui plaque des accords de guitare sur ce qui l’interpelle, en se laissant pousser la barbe et la moustache pour essayer, sans vraiment y parvenir, d’avoir l’air plus sérieux et « sévaire ».

 

Pourquoi on aime tes chansons ? Parce qu’elles disent beau, parce qu’elles disent bien, parce qu’elles disent vrai. Parce qu’elles sont authentiques, et parce que c’est toi qui les chantes, et que tu es toi-même authentique. Parce que, quelles que soient tes idées ou ta façon de ressentir les choses, tu ne triches pas, tu livres tout ça généreusement au public, comme tu le vois, comme tu le penses, comme tu le ressens. Au XIXe siècle, les génies, il y en avait à foison, qui faisaient de la musique, qui peignaient, qui causaient, qui écrivaient. Parmi eux, il y a eu Arthur Rimbaud. Arthur, mon premier amour, le poète de mes 17 ans… Tiens, ce crétin-là aussi, il s’est tu, mais il faut dire qu’il n’a pas eu le temps de retomber sur ses guiboles, d’ailleurs il en a même perdu une. Aujourd’hui, il y a peut-être des génies potentiels, mais on ne les entend pas, on ne sait pas où ils sont. « Qu’est-ce qu’il faut pas chanter comme conneries édifiantes pour espérer entrer un jour au Top 50. » Mais certains arrivent tout de même à faire entendre leur voix, et parmi eux il y a toi. Bon, je vais arrêter de te flatter, pas pour préserver ton humilité, car les vrais génies ne prennent jamais la grosse tête. Car le regard perçant et sans concession qu’ils portent sur le monde, ils le portent aussi sur eux. C’est juste que, si je continue, tu ne vas plus me croire, tu vas trouver que j’en fais trop.

 

Non, parce que bon, tu es là, mais ta voix est un peu blessée (et pourtant si habitée), ton regard un peu plus triste, un peu plus fatigué, un peu plus désabusé, un peu plus révolté, que sais-je ? C’est toi qui sais. Tes cheveux ont grisonné, bref, tu as vécu, quoi, comme nous, comme tous les humains qui restent un moment sur terre, laissant « piteusement leurs grandes ailes blanches comme des avirons traîner à côté d’eux ». Mais ta différence avec nombre de tes semblables du monde de l’art, c’est que tu n’as rien renié. À quel prix, me diras-tu ? Ta colère, tu l’as retournée contre toi. Et tu as bien failli venir à bout de toi-même, étouffer définitivement ta voix et breaker ta gueule une fois pour toutes.

 

Tu croyais quoi ? Que Renaud ou un autre, on s’en fout ? Qu’il y aurait bien quelqu’un pour remplacer Renaud si toi tu restais Renard ? Renaud, Renard, lutteurs éternels, frères implacables qui vous combattez sans pitié ni remord… Tu crois quoi ? Qu’on peut te jeter sans se jeter avec ? Que « moi on s’en fout, moi c’est tout le monde et personne », c’est ça ? Que tes chansons peuvent être indéfiniment recyclées par un lonesome youngband à foulard rouge ? Que tu es transparent comme le bleu de tes yeux ? Ben non, justement, c’est de ton regard que je veux te parler. Tu vois, là, c’est moi qui suis en colère. Parce que, vois-tu, tu possèdes plusieurs choses irremplaçables : ton regard, ton sourire, ta présence, ta flamme, ta musique, tes mots. Tes mots qui, non, ne sont pas ceux du premier blaireau, et tu le sais, puisque tu es là, que tu le dis, que tu le chantes.

 

Ton regard, non, il n’est pas transparent, ton regard il est habité et, grâce à Dieu, il ne s’est pas éteint. Avant, tu regardais toujours un peu de côté, un peu en bas, comme un môme qui a fait une bêtise ou qui vient de proférer une énormité, qui est embêté de l’effet produit et des conséquences qui vont s’ensuivre, mais bon, qui ne regrette pas vraiment. Tu étais là, pleinement là, avec ton public, mais en même temps tu semblais suivre des yeux une réalité intérieure dont une partie nous échappait. Tu chantais, connecté à la fois avec ton public, à fond, mais aussi à fond avec toi-même. Tu contemplais quoi ? Ton cœur se complaisait-il « de sa propre rumeur, au bruit de cette plainte indomptable et sauvage » ?

 

À présent, il y a quelque chose de nouveau. Tes yeux, tu les lèves haut, très haut, plus haut que le ciel des oiseaux. L’enfant est toujours là. Les coups de pied, tu les donnes toujours. Tu as rajouté aussi les bisous aux forces de l’ordre. La révolte, il en faut, mais face à la barbarie, ça ne suffit pas. La lumière de tes yeux, tu la lèves vers le soleil qui ne s’en va pas, qui ne s’en ira jamais, tant qu’il y aura des poètes qui chanteront pour le faire lever.

 

Attends un peu, juste un moment… que j’avale mon sanglot, mon sanglot d’émotion, parce que tu vois, il y a quelques semaines, j’écrivais un article qui s’appelle « Appel aux poètes (et aux éventuels génies) ». Je te le joins dans ce courrier, au cas où tu aurais encore la patience de le lire après cette longue diatribe. Et après avoir écrit cet article, j’ai pleuré. J’ai pleuré, j’ai crié, et j’ai jeté de l’encre rouge et noire sur du papier, et j’ai encore hurlé : « France, qu’as-tu fait de tes génies ? Il n’y a plus de noblesse en France. »

 

Dans mon désespoir, j’ai vaguement vu que tu étais de retour. Mais j’avais décidé que tout était foutu, que les artistes qui avaient encore les moyens de s’exprimer étaient achetés et parqués dans de luxueuses villas italiennes, ou noyaient leur impuissance dans les nouveaux opiums, ou encore avaient quitté ce monde, de gré ou de force, le plus souvent bien avant l’heure. Il y a ceux qui tombent, et ceux qui se désengagent. Et puis je t’ai entendu. Je t’ai entendu affirmer que si c’est Guernica autour de toi, toi tu es toujours là. Bon, ton sourire espiègle, mi-désabusé, mi-gai luron, il n’est plus trop là, et ça, ça manque. Le bon temps, il est vraiment mort, alors ?

 

Mais si je t’écris aujourd’hui, bien plus de cinq minutes finalement, c’est parce qu’un enfant qui n’a pas grandi a choisi de raviver la flamme, de verser de l’encre dans son stylo et de ressusciter la magie des mots. Alors, je te dis : poète, prends ton luth, et entre dans la lutte. Parce que, oui, c’est un don du ciel, une grâce. Et ceux à qui cette grâce a été donnée n’ont pas le droit de marcher à l’ombre en laissant la place à des enfoirés qui s’engagent à peu près une fois l’an devant des caméras de TV. Bon, OK, ne généralisons pas. Mais encore moins à « des stars académiques, des pétasses cocaïnées ou des bellâtres à la dérive », chantant les dernières drouilles de la chanson. Ils doivent « déployer leurs grandes ailes ». Tu ne dois pas nous planter là. Reste encore un bout avec nous, parmi les méchants, les salauds, les crétins. Après tout, on l’est tous un peu, non ?

 

De toute façon, t’as pas le choix. Oui, je sais, je suis dure. Avec les potes, on peut l’être, non ? Tu nous dois ça, et tu te dois ça. Tu n’as pas d’autre choix que de laisser ton nom derrière toi. La liberté, ce n’est pas d’avoir le choix, mais de faire le bon choix. D’accepter son destin, diraient les Inconnus. Sinon on risque l’asphyxie. Le monde n’est peut-être pas fait pour les gens comme toi, mais le monde a besoin de gens comme toi. Bon, OK, j’arrête la morale, j’arrête les « il faut », j’arrête de donner des leçons, chose que tu n’as jamais faite, et je te dis juste : « Merci. »

 

Merci parce que l’homme ordinaire en toi n’a pas réussi à museler le prince des nuées, le voyageur ailé. Parce que le déserteur est revenu. Parce que le dissident résiste encore. Parce que, tout simplement, tu as fait le choix de ne pas passer à côté de ta vie, toi qui as la possibilité d’apporter quelque chose à l’humanité. Te taire à jamais aurait vidé tes jeunes années de leur saveur. Continue à énerver, on adore ça. Que tes mots soient des fenêtres dans les murs. Reste près de tes lavandes, on te comprend, mais apporte-nous de temps en temps un rameau de tes oliviers, et des orangers à planter.

 

 Well done. Mistral gagnant. Salut, l’ami.

 

Krystyna, bourgeoise sauvageonne

 

PS. Ma fille de six ans est déjà fan du chanteur aux « cheveux jaunes » qui chante Lola et Le HLM. Hier je l’ai emmené acheter un DVD de Clochette. C’était un grand moment, car ce n’est pas souvent, et elle ne les a pas tous vus. Finalement, elle est ressortie avec le DVD d’un concert de Renaud. Sans regret. Elle avait fait son choix. Tu as su toucher le cœur de ma marmotte, vois-tu… Et quand j’ai dessiné ton portrait à la sanguine, elle s’est écriée : « C’est tout à fait lui, on dirait qu’il est là ! » Alors je glisse la copie du tableau dans l’enveloppe.

 

2e PS. Et aussi n’oublie pas que tu avais promis de danser quatorze ans après le zénith. Tu ne l’as toujours pas fait. Tu peux toujours demander des cours à Bénabar, au besoin…

 

 

© Hypallage Editions – 2016

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