La Rencontre

Voici un recueil de sept nouvelles écrit il y a une quinzaine d’années. Cet écart de temps serait anecdotique s’il ne soulignait le caractère intemporel de ces textes (de fait, toujours modernes) en raison des situations qui s’y jouent et des sentiments immuables qui s’y déploient.

Certaines histoires sont teintées de fantastique ; d’autres s’inscrivent dans un réel quotidien des plus contemporains ; toutes, parfois en voisinant aux limites de l’aliénation, évoquent la pente tragique des illusions, avec, de manière crue ou sous une forme métaphorique, la manifestation hideuse ou ricanante de la mort.

Le style, tout en maîtrise et en justesse, emprunte un rythme qui sert au mieux la montée des tensions.

Le Grand Escalier

D’abord, une condamnation brutale comme un mauvais coup par surprise, puis la peine en elle-même, également improbable : l’ascension d’un grand escalier aux proportions inédites. Ainsi se trouve posé le socle d’un récit qui commence telle une ligne de fuite avant de… mais, arrêtons ici la divulgation d’un mystère qu’il convient de découvrir à la suite du narrateur, dans ses pas nerveux et à travers son regard effaré.

Car, si nous ne savons pas réellement où nous sommes, dans une réalité tortueuse ou dans un songe cruel, nous ne savons guère plus avec qui nous sommes ! Avec un esprit lucide, ou extralucide… ou avec un fou ?

C’est tout le charme vénéneux d’une allégorie qui a les aspects d’un réel insidieux.

Samedi soir

Un samedi soir, soir de fête et de plaisirs attendus dans notre société égotiste, le narrateur se rend en boîte de nuit pour trouver avec qui ou de quoi assouvir ses désirs impérieux.

Quoique quelque peu insignifiante, l’ambiance est érotique, oui érotique, comme un voile pourpre posé sur les apparences.

Une nouvelle rapide, vive, pour sourire ou grimacer gaiement aux petits tours que réserve la vie, telle une figure facétieuse.